Après avoir réalisé ses propres graffitis sur de grandes surfaces de bois laquées et siglées «LVMHOOQ» ou «Warhol@wanadoo.fr», pièces remarquées sur les stands de la galerie Dominique Fiat à la Fiac, à Miami en 2006 ou lors de sa première exposition personnelle au Centre d’Art Contemporain Edouard Manet de Gennevilliers, Thomas Lélu décide de s’intéresser plus directement aux tags urbains.
Pour sa seconde exposition à la galerie Dominique Fiat, Thomas Lélu projette de réaliser de véritables tags en néon, mais sans s’approprier les signatures d’inconnus. D’où son choix de collaborer avec le tagueur Kongo, fer de lance de la peinture graff du 93 et figure réputée du graffiti à travers le monde.
Sur la base de trois tags originaux réalisés par Kongo, Thomas Lélu décide ensuite de les faire fabriquer en néon. Véritable standard de l’art contemporain, marquée notamment du sceau du conceptuel et largement inscrite dans l’histoire récente de l’art (Joseph Kosuth, Bruce Nauman, Jason Rhoades, Claude Lévêque, etc.), l’écriture au néon est ici revisitée et élargie à d’autres horizons culturels.
Ses trois pièces en néon déclinent trois formes de graffitis différents : le tag qui reprend la signature du tagueur (KONGO), le graff (K), dont on trouve ici un fragment réalisé sur une planche de bois contreplaqué, comme s’il s’agissait d’un essai ou d’un tag en cours dans l’atelier, et enfin le « throw up », de l’anglais « vomi » (KG). Pour Thomas Lélu, ces « Works with Kongo » sont évidemment l’occasion de mettre en jeu sa signature et son identité propre au travers de multiples échanges artistiques.
Deux tirages photographiques complètent l’exposition. Il s’agit de deux photos tirées à partir de prises de vue de Bagnolet (siège du groupe de tagueurs de Kongo, le MAC), puis taguées par Kongo à l’intérieur du verre à la demande de l’artiste.
Enfin Thomas Lélu a fait transporter dans la galerie un scooter calciné, entre ready-made et objet documentaire, reste des émeutes qui ont eu lieu cet été à Bagnolet.