Itvan Kebadian est né à Paris en 1985 d’un père arménien, réalisateur de films et d'une mère spécialisé dans le cinama, il est le deuxième d’une famille recomposée de 4 enfants. Comme son grand-père apatride, il n’a jamais aimé se fixer, et comme lui, multiplie les déménagements en cultivant l’idée de nomadisme.
Il commence à «graffer» à l’âge de 13 ans. Naturellement rebelle, il s’éduque toutefois entre plusieurs écoles des Beaux-Arts et mixe influences cinéphiles et scènes urbaines aux références apprises durant son parcours artistique, le tout sur des feuilles à dessins ou directement sur les murs.
De son enfance et du temps passé sur les toits de Paris d’où il observait les gens et la rue, il garde un attrait pour la vie urbaine et se souvient «d’aimer voir la ville comme un jeu video, un monde parallèle».
Encore aujourd’hui il perçoit et traite la Ville comme une jungle, et la foule comme une meute.
Il aime fondamentalement le graffiti, et garde cette vision d'un monde sans classes sociales, où les protagonistes restent anonymes en changeant de nom comme dans la Légion Etrangère, et s’affrontent sur des territoires, pour leur conquête, ou pour des luttes de pouvoir.
"Les gens connaissent le street art mais beaucoup moins les codes du graffiti, lorsque j’en parle je me rends compte que c'est plus underground que ce que je pensais".
Dans son travail exposé à la Galerie Dominique Fiat pour la troisième fois après Etherotopique en 2014 et L’Inséparé en 2016, son univers reste marqué aussi bien par les gravures de Dürer, les estampes japonaises que l’art médiéval, tandis que Kurosawa et Ridley Scott ne sont jamais très loin. Le phénomène des « Gilets jaunes » le nourrit d'un sujet d’actualité tout trouvé.
Ces conquêtes de territoires et leurs frontières, renouvelées inlassablement, restent le sujet de toutes ses préoccupations et dessinent ici "Ses" Paysages.