La galerie Dominique Fiat présente, du 11 mai au 22 juin 2010, la deuxième exposition personnelle de Takehito Koganezawa, artiste né en 1974 à Tokyo et résidant à Berlin depuis 1998.
L’exposition Paint it Black, and Erase réunit vidéos et gravures réalisées lors de récents voyages de l’artiste, et s’annonce comme un journal mental, une mémoire intime de l’artiste.
Les vidéos de Takehito Koganezawa détournent objets ou gestes quotidiens pour mieux en questionner la notion de représentation. Ses sujets - parfois ambigus - se situent à la lisière de la composition et décomposition. «Tout mon travail est une trace» suggère l’artiste.
Ainsi, dans la vidéo Paint it Black, and Erase, les formes tourbillonnent, se recouvrent, se superposent, s’effacent. L’espace ressemble dès lors à un grafiti éphémère, un mémorandum dénué de sens, mais il est surtout question ici de peinture gestuelle.
Untitled (Soft Sculpture Sunset) met en scène un couple de mains gantées qui rejouent le processus d’élaboration d’une sculpture ; et peu à peu, la pâte à modeler devient chargée d’une forte composante érotique - voire pornographique.
Bad Ego donne à voir une scène de théâtre d’ombre sous la forme d’une marionnette flottant au gré du vent, et évoque les tiraillements de l’homme, son statut désarticulé devant le monde.
Dans Jet in a rectangle, des trajectoires d’avions à réaction se heurtent au cadre de l’écran et évoquent les écrans de veille ou encore les premiers jeux de balle de nos ordinateurs.
Lyrique et solitaire, Until the end of a tape traduit une nouvelle orientation dans le travail de Takehito Koganezawa avec l’introduction de l’objet. Véritable réflexion autour des notions de cadre et de hors/cadre, cette vidéo interroge aussi la correspondance entre le temps et l’expérience, celle de l’appréhension et de la perception d’un objet.
Takehito Koganezawa présente également une série de gravures. Tout comme dans ses dessins, l’artiste y combine, associe, assemble, distord objets et figures (humaines et animales), le tout avec une grande qualité technique.
Ici et là, surgit une certaine ironie du jeu (de mots, de formes ou d’esprit). Incongruité, ambiguïté ou non-sens, les oeuvres de Koganezawa interrogent avec poésie notre perception de la réalité et du monde.