EXPLORER

A CHOICE
MALALA ANDRIALAVIDRAZANA, VIVIAN VAN BLERK, EMO DE MEDEIROS
08 SEPTEMBRE - 11 OCTOBRE 2022
VERNISSAGE : JEUDI 08 SEPTEMBRE 2022  18:00
A Choice est une invitation dans les univers singuliers de trois artistes qui nous font voyager au gré de l’histoire des circulations des biens et des personnes et le prisme de notre époque actuelle. Ces mutations induisent des comportements humains, sociologiques, politiques dont les artistes s’emparent pour mieux nous focaliser sur le prisme de leur vision.

 

Malala Andrialavidrazana, Figures 1854, The World at One View, 2021

 

Les «Figures» de Malala Andrialavidrazana utilisent le potentiel du croisement des informations et de la transformation des supports. En associant divers éléments tels que des atlas régionaux et mondiaux, des billets de banque et les couvertures d’albums qui ont marqué sa génération, les compositions d’Andrialavidrazana recadrent la connaissance que nous pensons avoir du monde.

Ce travail très personnel est inspiré par la notion de territoire, qu’elle explore depuis plusieurs années. À travers ses déconstructions/reconstructions, elle envisage la cartographie comme un moyen privilégié de rendre compte de notre situation actuelle, marquée par le phénomène de la mondialisation. Les créations qui en résultent sont amplifiées par la présence des éléments gravés des billets de banque, symboles de la domination économique héritée de la période coloniale qui perdure même après les déclarations d’indépendance.

«Figures» interroge le sens des signes et des représentations au sein des images. Surtout, l’exploration de ces différentes cartes, produites au gré des campagnes d’exploration et des conquêtes des grandes puissances au XIXe siècle, met à nu le caractère unilatéral de leur conception. Ce travail d’aiguille, cette fabrication de nouvelles images orchestrées par l’artiste, illustrent sa dextérité à composer des perspectives.

Malala Andrialavidrazana déracine, récolte, photographie selon les documents sources qu’elle a choisis, puis superpose les images pour renforcer sa réflexion sur la circulation et l’incertitude du savoir.Tous ces indices se superposent subtilement en couches successives pour donner naissance à des photo- montages, à des mondes imaginaires où les océans prennent vie.

Extrait texte d’Yves Chatap - Kehrer Verlag,

 

Vivian Van Blerk, Parrot Island, 2022

 

La découverte de la pratique de la céramique au Liban lors d’un séjour professionnel a permis à Vivian Van Blerk de faire de ses maquettes pour sa pratique photographique des œuvres à part entière.

Cette matière, si concrète, noble et fragile à la fois, est un médium idéal pour exprimer la beauté précaire de l’existence.Ainsi l’artiste a pu aborder la thématique du « Memento Mori » avec une série de crânes s’inscrivant dans la tradition des vanités et des natures mortes. Chaque sculpture devenant le support d’un univers unique, montré ou secrètement caché à l’intérieur des crânes, représentation du monde imaginaire particulier de chacun.

Certains de ses derniers travaux sont des installations de plus grand format qui traduisent son interrogation sur notre rapport au monde et à la nature, à ce moment de l’histoire de l’humanité où une prise de conscience est forte sur la menace de notre activité sur notre environnement.
Ces sculptures nous confrontent à un monde post-humain, encore hanté par les ruines architecturales de villes abandonnées, évocations ultimes de l’histoire de nos civilisations, encombrées plus que jamais des déchets polluants de nos sociétés de consommation dévorantes, mais où la nature animale comme végétale reprend ses droits subrepticement et violemment et sort gagnante de ce combat.

Une sorte de résurrection naturaliste apaisée mais aussi un avertissement inquiet sur l’avenir de notre société.

 

Emo de Medeiros, Cymbalics 0I0I (Unity), 2021

Les œuvres d’Emo de Medeiros s’articulent autour d’un concept unique qu’il appelle contexture, une fusion du numérique et du matériel, du tangible et de l’intangible, explorant les hybridations, les inter- connexions et les circulations des formes, des technologies, des traditions, des mythes et des marchandises.

Il s’appuie également sur les nouvelles perspectives et échanges qui se déroulent dans un espace nouveau : le contexte actuel du monde postcolonial, mondialisé et numérisé du début du XXIe siècle.
Ses recherches portent sur les espaces transculturels et le questionnement des notions traditionnelles d’origine, de lieu ou d’identité et leurs mutations par le biais de récits non linéaires.

Ses œuvres comportent toujours une dimension conceptuelle saillante et se caractérisent par une approche participative et rythmique fusionnant des éléments traditionnels, technologiques et sémiologiques dans des formes qui aiment à croiser les médiums.

Dans le cadre de sa pratique, il utilise un large éventail de médias, dont le dessin, la sculpture, le texte, la vidéo, la photographie, l’assemblage, la performance, la musique électronique, les installations, la peinture et le tissu appliqué.