Pour ces expositions, la galerie Dominique Fiat présente indépendamment les oeuvres de Safâa Erruas et Itvan Kebadian.
Safâa Erruas s’exprime par une démarche radicale en utilisant la monochromie, le blanc. Son travail se singularise à travers les matériaux utilisés et l’usage qu’elle en fait oscille entre douceur et violence. Fils métalliques, papiers percés sont autant de signaux qui s’opposent et s’unissent pour exprimer un propos puissant et fin à la fois.
Ses dernières œuvres créées dans les circonstances sociales et sanitaires que nous venons de vivre reflètent l’interrogation d’une observatrice d’un monde qui se fragmente sans qu’une perspective claire ne se dessine.
Ces œuvres évoquent un rapport au monde géographique, tantôt fragmenté, tantôt décalé...
«C’est autour de la question d’appartenance à une géographie que j’ai commencé à travailler sur ces dernières œuvres, et au-delà d’une géographie, l’appartenance à la planète terre, et l’obsession de l’être humain d’aller vers d’autres planètes.
Dans une situation de crise sanitaire sans précédent, cette question est devenue obsessionnelle pour moi, entre la nécessité de se situer quelque part et le besoin d’être partout.
Les cartes fragmentées, déchirées, redessinées.. représentent cet état de fractures, déchirures, et même d’effroi de ce qui se passe sur notre planète et auxquelles nous sommes tous êtres humains confrontés.
Dessiner, couper, perforer, coudre et recoudre sont toutes des pratiques qui me permettent de mettre en évidence les vides, les ruptures et les distances mais aussi quelques connexions et une discrète présence du précieux et du sublime.»
Safâa Erruas, 2021
Itvan Kebadian conjugue différentes techniques pour exprimer sur le papier, la violence qui imprègne notre société et qu’il observe depuis son plus jeune âge. Les scènes de révoltes, d’insurrections et d’émeutes l’attirent et l’interrogent.
La société dominée par la recherche du profit, l’accroissement des inégalités, le choc des impérialismes, l’exacerbation des nationalismes lui semble le terreau propice aux émeutes les plus sanglantes.
Il s’en fait le témoin.