Pume BYLEX né en 1968 à Kinshasa, RDC, où il vit et travaille est un poète, architecte, ingénieur artiste qui fabrique son monde de demain, le monde à sa mesure. Sapeur il invente la chaussure croissante, utopiste la chaise-oreille.
Issu d’une famille d’artisans, il suit des études secondaires et reçoit un diplôme de pédagogue profession qu’il décide de ne pas suivre et assume un destin autre.
Fasciné par les sciences il observe les projections de cinéma, et finit par en acquérir un, qui le mettre sur la voie de la création et il deviendra artiste.Tous ses codes sont déjà définis en quelques années dans les différentes oeuvres qu’il réalise, fauteuil, bureau, chaussures, ses vitres manuelles qui protégent les objets précieux et les codes de couleurs.
A la suite de son premier voyage à Paris en 1997 pour l’exposition collective «Suites africaines» au Couvent des Cordeliers il par- ticipe à une suite d’expositions prestigieuses dont «Partages d’exotsimes» de Jean-Hubert Martin (Biennale de Lyon,2000),Africa Remix au Centre Pompidou, au Kunst Palace de Düsseldorf, Hayward Gallery à Londres, Mori Art Museum à Tokyo et Moderna museet à Stockholm.
En 2017, une salle entiè!re lui est consacré dans «Afriques Capitales» à la Grande Halle de la Villette (Proposition de Dominqiue Fiat, commissaire Simon Njami). Bylex représente l’univers qu’il crée et il l’accole donc à son prénom Pume.
Anita Dube, née à Lucknow en 1958, a commencé sa carrière comme historienne et critique d’art. Ses photographies, sculptures et installations sont empreintes de concepts aussi divers que la mémoire et l’histoire sociale ou la mythologie. Son approche à l’art l’amène à dépasser les barrières normatives et à interroger les frontières du territoire. En travaillant avec des objets trouvés, Dube incarne le caractère idiosyncratique du recyclage dans la culture indienne. «En Inde, on garde tout, on conserve tout pour le réutiliser. La logique du capitalisme est d’avoir toujours plus, l’excès crée alors le déchet», déclare l’artiste.
Elle agite à sa manière les principes de la réappropriation (l’assimilation, la citation, le rapprochement de formes passées et actuelles). Elle y adjoint un vernis plus anthropologique, du moins plus en phase avec la réalité sociétale.
Elle développe sa propre esthétique basée sur l’emploi de matériaux hétérodoxes, industriels, traditionnels ou naturels, aussi bien que d’objets trouvés qu’elle subvertit et se réapproprie en privilégiant l’excellence du savoir-faire manuel (découpe, couture ou broderie) hérité de sa mère.
Depuis 1992, des expositions personnelles lui sont consacrées parmi lesquelles : Bose Pacia, New York en 2008; Bombay Art Gallery, Mumbai en 2007; Galerie Almine Rech, Paris en 2007 et Nature Morte, New Delhi en 2005.
Elle a également participé à de nombreuses expositions de groupe : New Delhi - New Wave, Primo Marella Gallery, Milan, 2007; India-Public Places/Private Spa- ces, the Newark Museum, 2007; Horn Please’ Kunstmuseum, Bern, 2007; New Narratives: Contemporary Art from India, Chicago Cultural Centre, 2007; Bombay Maximum City, Lille 3000, 2006; et India of the Senses à l’Espace Louis Vuitton, Paris, 2006.
John Goto, né en 1949, est un artiste britannique qui travaille sur des supports photographiques et numériques.
Goto est un conteur, qui utilise des formes narratives pour explorer des sujets historiques tels que l’Holocauste (Terezin 1987), l’effondrement des États communistes d’Europe de l’Est en 1989 (The Scar 1993), les dernières années de Kasimir Malevich dans la Russie stalinienne (The Commissar of Space 1998), l’iconoclasme pendant la Réforme anglaise (Loss of Face 2002) et la résistance au colonialisme britannique (Imperium 2015).
Les événements contemporains stimulent également son imagination, et parfois son indignation, comme récemment l’invasion de l’Irak (The New World Circus 2006), la présidence de Donald Trump (Borderline 2017), le Brexit (A Brexit Fantasia 2019) et la pandémie de Covid (Untitled 2020).
Le changement climatique est resté un thème récurrent dans son œuvre (Thin Air 2019, Floodscapes 2007, High Summer 2001).
Enfin, son amour du jazz et de la littérature fait surface dans des œuvres telles que Django : A Life on the Move (2018) et Kafka in America (2013).
Goto présente ici une de sa série biographique, concernant le compositeur et pianiste Ferdinand ‘Jelly Roll’ Morton, l’inventeur autoproclamé du jazz.
Jelly Roll Morton était un fantaisiste de renom, racontant toutes sortes d’histoires plus ou moins réelles. Plutôt que d’aborder ce sujet du point de vue de la censure comme de nombreux critiques, Goto tente une lecture compatissante, renseignée par la psychanalyse.
Jelly Roll affirmait avoir connu «Buffalo Bill, Annie Oakley et tout l’équipage.» Morton était parfois employé pour accompagner les films muets nickelodeons .
Sur la scène sont présent, de gauche à droite :Américains indigènes; Jelly Roll Morton, Annie Oakley; Buffalo Bill Cody.
Au cours de ses quarante années d’exposition, John Goto a organisé plus de 100 expositions personnelles et ses œuvres font partie de collections nationales et internationales.
Itvan Kebadian, né à Paris en 1895, commence à graffer dès l’âge de 13 ans. De son enfance et du temps passé sur les toits de Paris d’où il observait les gens et la rue, il garde un attrait pour la vie urbaine et se souvient «d’aimer voir la ville comme un jeu video, un monde parallèle». Encore aujourd’hui il perçoit et traite la ville comme une jungle, et la foule comme une meute.
Il conjugue différentes techniques pour exprimer sur le papier, la violence qui imprègne notre société et qu’il observe depuis son plus jeune âge. Les scènes de révoltes, d’insurrections et d’émeutes l’attirent et l’interrogent.
La société dominée par la recherche du profit, l’accroissement des inégalités, le choc des impérialismes, l’exacerbation des nationalismes lui semble le terreau propice aux émeutes les plus sanglantes. Il s’en fait le témoin.
Il aime fondamentalement le graffiti, et garde cette vision d’un monde sans classes sociales, où les protagonistes restent anonymes en changeant de nom comme dans la Légion Etrangère, et s’affrontent sur des territoires, pour leur conquête, ou pour des luttes de pouvoir.
Son univers reste marqué aussi bien par les gravures de Dürer, les estampes japonaises que l’art médiéval, tandis que Kurosawa et Ridley Scott ne sont jamais très loin. Ces conquêtes de territoires et leurs frontières, renouvelées inlassablement, restent le sujet de toutes ses préoccupations et dessinent ici «Ses» Paysages.
Karin Miller, née en 1957, est une graphiste et artiste Sud-Africaine vivant à Pretoria.
Ses œuvres peuvent être décrites comme des « pastiches fantaisistes » d’une virulence aigue envers des problématiques sociétales contemporaines de ce pays à l’histoire complexe.
Elle confronte des thèmes politiques, historiques et contemporains, religieux, mais aussi n’hésite pas à traiter de questions raciales, de genre ou d’identité.
Dans ses collages elle travestit des personnalités très connues comme la reine Elisabeth ou Jacob Zuma érigées en modèle, pour les confronter à un regard critique et établir un jeu entre l’image et son spectateur.
Dans la découverte des détails de ses œuvres, le discours s’inverse et dévoile une absurdité paradoxale.
Ses travaux veulent entrainer le public à rire sur lui-même et dénoncent en conséquence des faits et choses graves sur un mode ludique et humoristique.
Elle apporte sa vision sur la question de la sexualité et du genre. Elle mélange techniques traditionnelles et photographie à la technologie moderne. Elle crée ainsi une fusion entre passé et présent, sphère privée et sphère publique.