Artiste Sud-Africain (1971) vivant à Paris et photographe de formation, Vivian Van Blerk a au début de ses recherches, construit de nombreuses maquettes, souvent de grandes dimensions et nécessitant l’utilisation de différents médium comme le plastique, le plâtre, le polystyrène ou la terre. Récemment la pratique de la céramique lui a permis de faire de ses maquettes des œuvres à part entière et non plus un support de travail photographique.
Par ailleurs cette matière, si concrète, si noble et si fragile en même temps, est un médium idéal pour exprimer ce qu’il en est de la beauté précaire de l’existence.
Ses derniers travaux sont des installations de grand format qui nous confrontent à un monde post-humain, encore hanté par les ruines architecturales de villes abandonnées, ultimes évocations de l’histoire de nos civilisations, encore encombré des déchets polluants de nos sociétés de consommation dévorante, mais où la nature animale comme végétale reprend ses droits.
Une sorte de résurrection naturaliste apaisée mais aussi un avertissement inquiet sur l’avenir de notre société.
Les travaux de Roxane Daumas née en 1979 à Hyères interrogent les espaces en transition. De l’impact de la désindustrialisation sur l’ergonomie des villes Wallonnes, à l’abondance des architectures inachevées présentes sur de nombreux territoires dans le monde, chaque sujet développé par l’artiste relève l’empreinte de l’activité humaine sur nos paysages quotidiens.
La Base Martha est un site particulièrement édifiant et chargé, car il renvoie directement à un épisode noir et récent de notre histoire, la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, sa requalification en DATA CENTER lui offre une nouvelle perspective fonctionnelle et architecturale. C’est cette transition qu’interroge Roxane Daumas dans ses travaux.
Chaque dessin s’appuie sur un travail photographique en amont et chaque zone de l’image est retravaillée, sculptée pour extraire l’essence sensible du sujet abordé. Une opposition constante entre attractivité et répulsion, lumière et obscurité.
Ninar Esber est née en 1971 à Beyrouth, elle vit et travaille à Paris. Artiste et écrivain, elle est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris - Cergy.
Elle utilise son corps comme matériau dans une pratique tournée vers la performance, la vidéo, la photo et le dessin jouant des notions de répétitions, de simultanéité, parfois d’immobilité et de résistance.
L’Arlésienne est une série composée au total de 48 « autoportrait » de 21x14,8 cm réalisé en réaction aux questions que les gens se posaient sur ses origines. L’artiste interroge la force de la projection que les gens ont les uns sur les autres, la mise à distance d’autrui, le nationalisme, le racisme et l’exotisme.
Né à Paris en 1985 Itvan Kebadian commence à graffer dès l’âge de 13 ans. De son enfance et du temps passé sur les toits de Paris d’où il observait les gens et la rue, il garde un attrait pour la vie urbaine et se souvient «d’aimer voir la ville comme un jeu video, un monde parallèle». Encore aujourd’hui il perçoit et traite la ville comme une jungle, et la foule comme une meute.
Il aime fondamentalement le graffiti, et garde cette vision d'un monde sans classes sociales, où les protagonistes restent anonymes en changeant de nom comme dans la Légion Etrangère, et s’affrontent sur des territoires, pour leur conquête, ou pour des luttes de pouvoir.
Son univers reste marqué aussi bien par les gravures de Dürer, les estampes japonaises que l’art médiéval, tandis que Kurosawa et Ridley Scott ne sont jamais très loin. Ces conquêtes de territoires et leurs frontières, renouvelées inlassablement, restent le sujet de toutes ses préoccupations et dessinent ici "Ses" Paysages.
Issue du projet Cham, la série Tchamba de Nicola Lo Calzo, est le fruit de deux voyages entre 2011 et 2017 au Togo et en Bénin, et explore la complexité du vaudou Tchamba, une pratique unique en son genre, qui incorpore les ambiguïtés propres à la mémoire de l’esclavage et ses multiples significations au sein de la société locale.
À travers l’enquête photographique Cham, Nicola Lo Calzo (1979) interroge l’héritage de l’esclavage colonial dans le monde atlantique au XXIe siècle et s’intéresse en particulier au patrimoine immatériel encore existant, c’est à dire aux multiples descendances et diverses manifestations des mémoires de l’esclavage colonial, des résistances à celui-ci, de ses abolitions.
Emo de Medeiros est un artiste franc-béninois (1979) vivant et travaillant entre Cotonou et Paris. Son cursus universitaire s’est déroulé à l’ENS (Ulm) à Paris, à l’ENSBA Paris et au Massachusetts College of Art (Massart).
Son travail s’articule autour d’un concept unique qu’il nomme «contexture», une fusion entre le numérique et la matérialité, le tangible et l’intangible, explorant les hybridations, les interconnections et la circulation des formes, technologies, traditions, mythes et marchandisation.
Son travail repose également sur les nouvelles perspectives et échanges qui ouvrent un nouvel espace d’expression dans le contexte actuel du post-colonialisme mondialisé et digital à l’aube du XXI siècle.L’objet de ses recherches englobe des espaces transculturels et questionnent les traditionnelles notions de lieu, d’origine, d’identité et leurs mutations à travers une narration non-linéaire.
Une dimension conceptuelle saillante est perceptible dans ses oeuvres et se caractérise par une approche rythmique et participative qui fusionne traditions, technologies et éléments sémiologiques, le tout dans une forme trans-media.